Za-Kékéré : pisciculture et maraîchage

En 2012, Enagnon Dandan Bénin a fait l’acquisition de plusieurs parcelles à ZA-KÉKÉRÉ d’une surface totale de 4 ha dans le but de développer l’activité de pisciculture et d’exercer le maraîchage à une plus grande échelle. Cette ferme piscicole a pour objectif la promotion de l’auto-emploi des jeunes après que ceux-ci aient suivi une formation en pisciculture et aussi en maraîchage.

Les parcelles de terrain se situent en bas-fond c’est-à-dire le long d’un petit cours d’eau qui ne connait pas le tarissement. Cette localisation des terres permet une mise en culture toute l’année (même en saison sèche).
Les ouvriers ont creusé manuellement 12 bassins qui sont empoissonnés avec des tilapias et des clarias. Diverses variétés de légumes sont cultivées comme par exemples : amarante, épinard, carotte, grand morel, piment, poivron, chou, etc…
Les conditions de vie sont très dures car ZA-KÉKÉRÉ se situe en pleine brousse très loin de tout village. Les ouvriers habitent une construction de fortune et l’approvisionnement est un réel problème. C’est avec des moyens financiers modestes, que l’activité pisciculture a débuté. Après quelques années d’activité, des travaux de consolidations des berges sont indispensables.

En 2019 et 2020, L’objectif d'Enagnon Dandan est d’améliorer la rentabilité de l’activité génératrice de revenus « Maraîchage » en cultivant des légumes toute l’année (également en contre saison) sur le site de Kékéré. L’idée est d’irriguer progressivement la surface cultivable, à savoir 2 ha et demi. Pour rendre ce projet d’irrigation évolutif et donc pérenne, Mathieu Honzonon a sollicité les conseils de plusieurs maraîchers et de spécialistes dans le domaine de l’irrigation. C’est pourquoi le système d’irrigation prévu a été amélioré :

  • Par la construction d’un château d’eau d’une hauteur de 8 mètres à une distance de 218 m de la rivière HOUANVE. Ce château d'eau est surmonté d’un tank de 3 500 litres pouvant irriguer toute la surface cultivable (actuelle et future).
  • Le raccordement du château d’eau à la rivière (canalisation) : une tranchée de 40 cm de profondeur a été creusée, elle contient les tuyaux qui relient le château d’eau à la rivière.
  • L’implantation de buses : 2 buses ont été installées dans la rivière pour augmenter le débit d’eau lors du pompage.
  • L’installation des tuyaux d’irrigation : les tuyaux externes ont été posés dans le champ mais seulement sur un peu plus d'un hectare donc pas sur toute la surface cultivable.
  • Le pompage par moto-pompe : l’eau de la rivière est pompée pour être stockée dans le tank .

 

À partir de février 2019, l’activité maraîchère a été partiellement mécanisée. En effet, Enagnon Dandan France a fait l’acquisition d’un motoculteur d’occasion envoyé sur site via le container de la Fédération France-Bénin dont elle est membre. Ce qui a permis de réduire la pénibilité des travaux champêtres.

En 2020, un autre objectif d’Enagnon Dandan Bénin a été de construire un logement décent pour les ouvriers ainsi qu’un magasin (stockage des intrants et de la récolte). Le projet a été financé par le Conseil départemental de Vendée, la construction du logement des ouvriers et du magasin a été réalisée par la main d’oeuvre locale. La surface habitable de 161,50 m² a été privilégiée aux finitions afin de permettre, dans le futur, l’hébergement de plus d’ouvriers si le besoin s’en faisait sentir.

 

D'autre part, comme le système d’irrigation n’a pas été étendu sur l’intégralité du domaine cultivable (2 ha et demi), ENAGNON DANDAN Bénin a modifié son plan de culture en développant la production de bananes et de cannes à sucre en contre saison (saison sèche).

En février-mars 2020, afin de remédier à la bonne gestion piscicole des étangs, il a été décidé de les curer. Les étangs ont été vidés à l’aide de motopompes thermiques puis leurs berges ont été consolidées. Ensuite, les ouvriers piscicoles ont appris à monter des filets de pêche et ont appris à s'en servir, il n’est donc plus nécessaire de vider les étangs pour récupérer la production de poissons.

L’élevage des clarias s’est montré, très vite, plus facile que celui des tilapias. En effet, la croissance des clarias a été plus rapide tandis que les tilapias se sont reproduits en très grande quantité au lieu de grossir. Malgré les différentes techniques utilisées pour freiner cette reproduction, le poids moyen d’un tilapia a été d’environ 200 g après 8 mois d’élevage contre 1 kg au minimum pour les clarias (maximum 3,5 kg). Afin de sécuriser la filière, Enagnon Dandan Bénin a donc décidé de produire les alevins de clarias au Centre Midokpo et de faire l'élevage des tilapias à la ferme piscicole de Za-Kékéré. En effet, le tilapia étant un poisson omnivore, il se nourrit principalement de zooplancton et son élevage en milieu naturel (étangs à Za-Kékéré) est plus adapté.

2023 - Projet en cours pour la pisciculture : lutter contre l’inondation des étangs

La problèmatique d'inondation des étangs de Za-Kékéré en saison pluvieuse reste une faiblesse majeure qui entrave le développement de la pisciculture sur ce site. Les inondations sont dues aux crues de la rivière Houanve (petit cours d'eau qui ne tarit pas) située à une distance de 25 m à moins de 2 m respectivement pour les étangs les plus éloignés et les plus proches de celle-ci et au ruissellement des eaux pluviales.
Dans le contexte d'une mise en exploitation continue, régulière et sécurisée des étangs, plusieurs solutions ont été envisagées pour règler ce problème. Cependant la solution proposée par Enagnon Dandan Bénin n’a pas convaincu Patrick Boucher, biologiste marin, notre expert bénévole qui est le responsable en France de l’activité pisciculture.

Enagnon Dandan France a contacté le bureau d’études et recherches sur les milieux aquatiques ECOLIMEAU basé à la Roche sur Yon (Vendée) et 3 experts se sont rendus sur site. Site internet du bureau d'études : https://www.ecolimneau.com/

Nous devons maintenant réaliser les travaux conformément aux préconisations ce qui permettra de sécuriser et de pérenniser la production de tilapias dans les étangs de Za-Kékéré. Enagnon Dandan France doit trouver le financement de ces travaux.